Philippe Massol, un Poitevin à la tête de la Cité du Vin 

Bordeaux, jeudi 23 juin. Philippe Massol devant la Cité du Vin, bâtiment de 55 mètres de hauteur à l'architecture contemporaine qui a déjà vu passer des touristes de 65 pays depuis son ouverture le 1<sup>er</sup> juin. - Bordeaux, jeudi 23 juin. Philippe Massol devant la Cité du Vin, bâtiment de 55 mètres de hauteur à l'architecture contemporaine qui a déjà vu passer des touristes de 65 pays depuis son ouverture le 1&lt;sup&gt;er&lt;/sup&gt; juin. - (Photo Patrick Lavaud)

Bordeaux, jeudi 23 juin. Philippe Massol devant la Cité du Vin, bâtiment de 55 mètres de hauteur à l’architecture contemporaine qui a déjà vu passer des touristes de 65 pays depuis son ouverture le 1er juin. – (Photo Patrick Lavaud)

A Bordeaux, l’ex-directeur marketing du Futuroscope dirige ce site unique dédié à la culture du vin dans le monde et inauguré par le chef de l’État fin mai.

 Au cœur du quartier des Bassins à flot transformé en chantier à ciel ouvert au nord de la ville, l’édifice de la Cité du Vin à Bordeaux détonne par sa modernité. Etonne aussi. Comment interpréter son architecture ? « Elle veut symboliser à la fois le cep de la vigne, le vin qui tourne dans le verre et les remous de la Garonne », décortique Philippe Massol, le directeur général.

«  Elle participe au rayonnement de la France dans le monde  »

Le 31 mai, jour de l’inauguration, Alain Juppé, le maire, se tient au premier rang. A ses côtés, le président de la République, François Hollande. Une présence justifiée aux yeux de Philippe Massol.
« La Cité du Vin est avant tout un projet national, remarque-t-il. Elle participe au rayonnement de la France à travers le monde. C’est aussi la reconnaissance de la dimension culturelle du vin et de son importance dans notre patrimoine. »
Qu’on ne s’y trompe pas, « la Cité du Vin n’est pas un lieu de promotion du vin ». Bien qu’elle abrite dans la plus grande cave du monde 14.000 bouteilles de 70 pays producteurs différents !

Dans le sillage de René Monory et Daniel Bulliard

« C’est la découverte des cultures du vin dans le monde, un grand voyage dans le temps démarré il y a 8.000 ans, reprend Philippe Massol. En Aquitaine, on avait un vrai déficit d’équipement touristique comparé au Poitou-Charentes avec l’aquarium de La Rochelle, le zoo de La Palmyre ou le Futuroscope. »
Le Futuroscope. C’est là que la carrière professionnelle de Philippe Massol, 50 ans et un profil d’athlète, a vraiment décollé. Nous sommes en 1989. Le jeune homme, diplômé de Sup de Co Poitiers, tombe sur une offre d’emploi. « Le Parc recherchait un responsable pour la boutique. J’ai rencontré René Monory et Daniel Bulliard avec lesquels le courant est passé. Ils devaient trouver que j’avais une tête sympa… »
Philippe Massol grimpe les échelons. Jusqu’au poste de directeur marketing. « J’ai grandi avec le Futuroscope, une magnifique aventure. » Qui s’achève lors du rachat par le groupe ASO en 2000.
« Vu que j’étais usé, j’avais prévu de stopper un peu », raconte ce Poitevin d’origine, ancré dans son enfance Boulevard sous Blossac. Trois semaines plus tard, il se fait une rupture du tendon d’Achille en jouant au tennis. Le voilà cloué pour un petit moment.
Le temps, avec deux autres anciens du Futuroscope, de créer à Poitiers un cabinet d’ingénierie conjuguant loisir, tourisme et culture. BMR & Associés referme la page en 2007. Sans regret. « En fait, le conseil n’était la tasse de thé d’aucun de nous trois… »
La famille Massol déménage alors à Bordeaux où « mon épouse avait une opportunité dans une banque ». Pour lui, la roue va tourner aussi. « J’ai fait une très belle rencontre, celle de Sylvie Cazes ».

Cette dernière est conseillère municipale déléguée à l’œnotourisme et à la filière viti-vinicole. « Fin 2008, on évoque ensemble cette idée de Cité des civilisations du vin. » « C’était aussi celle d’Alain Juppé, précise Philippe Massol, adoubé par l’ex-Premier ministre et chargé de porter le projet. On m’a confié une page blanche… ».
Trois ans de travaux, un bâtiment qui s’élève à 55 mètres de hauteur, plus de 80 M€ d’investissements : depuis le 1er juin, le public s’offre une immersion dans les vignobles de la planète à l’aide des dernières technologies numériques et interactives. Objectif : 450.000 visiteurs par an.
« Nous avons d’excellents retours, apprécie Philippe Massol. Il est déjà venu des touristes de 65 nationalités. Des Chinois, des Américains, des Japonais… La Cité du Vin sera un élément de plus dans l’attractivité de Bordeaux et de son territoire. »

Parker et Arditi les ambassadeurs

Pour véhiculer son image, le vaisseau s’est attaché les services d’un duo d’ambassadeurs : le critique américain Robert Parker et le comédien Pierre Arditi.
« Parker a contribué à la notoriété des vins de Bordeaux à travers le monde, estime Philippe Massol. Arditi, lui, apporte une caution culturelle. C’est un amoureux de tous les vins de France et d’ailleurs. Et quand il parle du vin, il le fait avec lyrisme. » Il est vrai que l’acteur fétiche d’Alain Resnais connaît la chanson.

(1) La Cité du Vin, 1 Esplanade de Pontac, 33000 Bordeaux. Tél. 05.56.16.20.20, www.laciteduvin.com