Le classement décennal des vins de Saint-Émilion, révisable tous les dix ans et homologué par le ministère de l’Agriculture, fait l’objet de plusieurs demandes d’annulation. « Trop d’erreurs ont été commises, et la réglementation n’a pas été respectée (…), nous sommes désolés de devoir en arriver là », a déclaré Lucie Carle, du château Croque-Michotte, en confirmant une information de la revue Terre de vins faisant état d’au moins deux autres demandes d’annulation devant le tribunal administratif de Bordeaux.

Sur les 96 candidats qui avaient déposé des dossiers pour figurer dans la liste des prestigieux « grands crus classés » et « premiers grands crus classés » de Saint-Émilion (Gironde), 82 avaient été retenus par l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao) du ministère de l’Agriculture. « Nous savons que le classement est un bien collectif et nous avons utilisé tous les recours à notre disposition », a encore expliqué Lucie Carle, affirmant n’avoir reçu « aucune réponse » et avoir attendu janvier, quelques jours avant la date limite, pour déposer sa requête au nom du château Croque-Michotte, grand cru classé jusqu’en 1996 et déjà à l’origine d’une demande d’annulation en 2006.

Enjeu commercial et financier

Selon Terre de vins, deux autres châteaux au moins devaient déposer un « recours en annulation de l’arrêté interministériel du 29 octobre 2012 portant homologation du classement des crus de l’appellation d’origine contrôlée Saint-Émilion grand cru » devant le tribunal administratif : le château Corbin-Michotte et le château La Tour du Pin Figeac.

Le premier classement des vins de Saint-Émilion a vu le jour en 1955. Véritable enjeu commercial et financier, ce classement est révisé tous les 10 ans. Mais le dernier avait été annulé par la justice, saisie par huit propriétés déclassées en 2006. Le gouvernement avait alors fait adopter le rétablissement du classement antérieur de 1996, en y intégrant les promotions de 2006. L’organisme de défense et de gestion de Saint-Émilion s’était adressé à l’Inao, lui-même épaulé par deux organismes de contrôle tiers et indépendants, pour éviter toute contestation du nouveau classement publié en septembre 2012

Source AFP